Un peu d’humanité dans ce monde de norme Un peu d’humanité dans ce monde de normes
Le travail sur le vivant s’accommode mal des normes, surtout mal ficelées. La pression des contrôles n’arrange rien.
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On a tous une histoire de contrôleurs à raconter. Ceux qui débarquent chez vous en mode « cow-boy », arme à la ceinture, ceux qui vous bloquent une demi-journée en pleine moisson, ou encore ceux qui s’acharnent sur le dépassement, à quelques ares près, d’une dose de traitement homologuée… Qu’ils se déroulent chez vous ou chez le voisin, ces contrôles sont sources de stress. Et l’empilement anarchique des normes fait parfois que, du contrôleur au contrôlé, tout le monde s’y perd…
La priorité des priorités est donc de retrouver du bon sens. Ceux qui travaillent avec le vivant savent que tout n’est pas qu’affaire de chiffres, de seuils et de plafonds… La réglementation (sanitaire, environnementale…) est une affaire bien trop sérieuse pour donner carte blanche à des technocrates dans des bureaux. Et si on discutait ensemble ? Un premier pas du gouvernement mérite d’être salué : en mars a été mis sur pied un comité, piloté par le préfet Pierre-Étienne Bisch, qui associera la profession agricole à l’élaboration et au dépoussiérage des normes. Il y a de quoi faire !
Il ne s’agit pas seulement de simplifier les règles, mais de faire confiance à l’humain. Avant que le terme ne passe de mode, l’agriculture « raisonnée » était bien vue : elle n’existe que si on laisse le chef d’exploitation raisonner par lui-même, plutôt que de fixer sa conduite par un ensemble de normes. Et si on remplaçait, autant que possible, les obligations de moyens par des obligations de résultat ? Certaines MAEC vont dans ce sens.
Question de confiance
Reste que des normes sont nécessaires pour garder la confiance du consommateur ou valoriser des spécificités. Qui dit normes, dit contrôles : peu de monde le conteste. Mais si on les rendait plus humains ? Timide progrès : des chartes du contrôleur et du contrôlé commencent à voir le jour.
Messieurs les contrôleurs, n’oubliez pas que derrière les registres et documents, il y a des hommes et des femmes qui, le plus souvent, s’efforcent de bien faire leur métier dans un cadre réglementaire de plus en plus complexe. Quelques suggestions, en vrac : éviter de multiplier les contrôles sur la même ferme en l’absence d’infraction constatée, annoncer la visite à l’avance, éviter les pics de travaux, faire preuve de pédagogie en plus de courtoisie sur place…
Certains le font déjà. Pour les autres, l’espoir est permis : les contrôleurs aussi sont des humains !
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